Maison de ROUGEMONT (olim de ROGEMONT)



Famille de Rogemont/Rougemont
Armes de la famille de Rougemont

Armes de la famille de Rougemont
(olim de Rogemont)

Blasonnement « de gueules au lion d’or » ou « de gueules au lion d’or armé et lampassé d’azur »
Devise devise : « Honos mihi »
cri : « À Moy ! »
Période XIe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Bugey, Bresse
Allégeance Maison de Coligny
Maison de Thoire-Villars
Maison de Baugé
Duché de Savoie
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Fiefs tenus Ambutrix, Bussie, Bussière, Bozas, Chandée, Corcelles, Corlier, Izenave, La Tour de Priay, Lantenay, Outria, Pierreclos, Riverie, Rougemont
Demeures Chandée, Cuchet, Pierreclos, La Vélière, Rougemont, Verneaux

La Maison de Rougemont (olim de Rogemont), une des plus anciennes familles du Bugey et de la Bresse, est désignée indifféremment dans les titres des XIe, XIIe et XIIIe siècles sous le nom de Rogemont ou de Rougemont (roge signifiant "rouge" en francoprovençal). La noblesse chevaleresque de cette maison a été authentiquement constatée à diverses époques sur production de titres, et notamment par des jugements de maintenue par le Parlement de Bourgogne après le rattachement de la Bresse et du Bugey en 1601.

La famille de Rougemont porte « de gueules au lion d’or armé et lampassé d’azur » ; timbre : selon la titulature ; cimier : un lion d’or ; supports : deux lions de même ; cri : « À Moy ! ». Les armoiries originelles de la maison de Rougemont, telles qu’elles sont citées dans un titre de la Chartreuse de Portes[1] et rapportées par diverses sources[2],[3],[4],[5], sont : « de gueules au lion d’or ».

Sommaire


Origines

Armoiries de la Maison de Rougemont en Bugey.

Quelques auteurs dont Samuel Guichenon[6], Généalogiste du Roy en Bresse, Bugey, Dombes et Valromey, ont eu opinion que cette maison pouvait avoir une origine commune avec la maison de Rougemont en Comté de Bourgogne (vicomtes héréditaires de Besançon), dont les armes sont « d’or à l’aigle de gueules, becqué, membré [et couronné] d’azur ». Cependant, aucun titre « domestique » n’a pu être retrouvé pour confirmer ou infirmer cette parenté, en faveur de laquelle s’élèvent néanmoins bien des présomptions[Note 1].

Les premières traces des seigneurs de Rogemont datent de la fin du XIe siècle avec la présence d’André de Rogemont[6],[7], chevalier, vassal de la maison de Baugé (Bagé), qui est cité comme témoin et garantie lors de la signature d’un traité passé vers 1106 entre Gaulseran IX de Baugé et l’évêque de Mâcon. Lors de l’installation des chartreux à Meyriat[Note 2] près de Nantua (Bugey, Ain) en 1116, les seigneurs de Rogemont étaient déjà propriétaires de leurs terres[8] et rendaient hommage à la maison de Thoire.

À travers les âges et les guerres, la maison de Rougemont a été successivement vassale des maisons de Coligny, de Thoire-Villars, de Savoie, et enfin des rois de France.

À noter que la seigneurie de Rougemont fut érigée d'abord en baronnie avant d’être érigée en marquisat par lettre patente du roi Louis XIV en juin 1696. Elle dépendait du mandement de Saint-Rambert et faisait partie du diocèse de Lyon, et non pas de celui de Genève ou de Belley comme les autres villages du plateau d'Hauteville[Note 3].


Extraction chevaleresque

Le château de Pierreclos.
Gravure du château de Chandée[9].

En son temps, Samuel Guichenon, généalogiste du Roy en Bresse, Bugey, Dombes et Valromey, avait opinion que la famille de Rougemont « est du rang de celles qui n’ont pas faute de préface car son ancienneté […] et autres marques d’honneur parlent aisé pour elle ». La maison de Rougemont en Bugey est de noblesse d’extraction chevaleresque ; sa qualité est donc propre à la race. Preuves de puissance et de richesse au Moyen Âge, tous les membres de la famille étaient armés chevaliers comme le montrent les divers documents de l’époque. La première mention certaine d’un seigneur de Rougemont en Bugey remonte au début du XIIe siècle avec Guillaume de Rogemont, chevalier, probablement fils d’André de Rogemont, chevalier, cité dans un traité en 1106[6].

Voici quelques éléments de preuves de l'extraction chevaleresque de la famille[Note 4] :

En complément, le livre Catalogues et Armoiries des Gentilshommes qui ont assisté à la tenue des États Généraux du Duché de Bourgogne, approuvé en dernière page par Messire d’Hozier, fait un état des nobles de 1548 à 1682. C’est en 1626 qu’est présente pour la première fois la famille de Rougemont, le Bugey et Pays de Gex n’ayant été rattaché au duché qu’en 1601. Les preuves de noblesse de la famille sont apportées à plusieurs reprises en 1618, 1668 et 1670[12]. Le 28 juin 1618, la confirmation de Noblesse de la famille de Rougemont est établie notamment d’après des documents datant de 1466, citant entre autres membres de la famille, Aymé de Rogemont, chevalier, ayant droit de justice sur les paroisses d’Aranc et de Corlier.


Les diverses branches

Armoiries des diverses branches de la Maison de Rougemont en Bugey.
Les principales branches de la Maison de Rougemont en Bugey.

La filiation certaine est connue depuis 1144 avec Guillaume de Rogemont[13], chevalier, seigneur de Rogemont[Note 5], qui est mentionné dans divers actes notariés. Il était probablement le fils d’André de Rogemont[6], vassal de la maison de Thoire. Sa descendance n’est pas connue dans son intégralité, mais la maison fournit plusieurs branches dont :


Personnages notables

Les ruines du château de Rougemont.

Extraits généalogiques


Possessions

Liste non exhaustives des possessions tenues en nom propre ou en fief de la famille de Rougemont :


Notes et références

Notes

  1. L'ouvrage de Samuel Guichenon est disponible en ligne à cette adresse : https://books.google.fr/books?id=p6U-AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=rogemont&f=false . Les armoiries sont celles de la branche de Pierreclos.
  2. Commune de Vieu-d'Izenave (Latitude 46° 5'26.64"N, Longitude 5°36'4.29"E).
  3. Diverses informations relatives à la seigneurie de Rougemont sont abordées dans l'ouvrage Seigneurs et seigneuries du plateau d'Hauteville-Lompnes par Thierry Faure David-Nillet, 2009.
  4. Le fonds Morin Pons (MS 2129) à la bibliothèque municipale de Lyon regroupe divers hommages des seigneurs de Rougemont envers leur suzerain les sires de Thoire-Villars ou les comtes de Savoie.
  5. Le hameau de Rougemont a vécu l’évolution des noms et graphies successives de ses seigneurs : Rubro Monte en 1144, Rubeimonte en 1206, Rogimonte en 1213, Monterubes en 1284, Rubesmonte en 1286, Rubeomonte en 1304, Rogemont au XVe siècle et Rougemont au XVIIe siècle.
  6. Il s'agit de l'ancien château de Viry, aujourd'hui détruit.
  7. Les armes de la famille de Rougemont ont été adoptées comme armes du village de Soral (canton de Genève, Suisse) près de Viry (Haute-Savoie, France) par le Conseil municipal le 17 mai 1924. Ces armes furent approuvées par le Conseil d’État le 3 juin 1924. La famille de Rougemont (branche de Viry) possédait aux XIIIe et XIVe siècles le fief de ce nom, dans lequel était compris le village de Soral. Son château s'élevait au lieu-dit Rougemont. La commune de Soral se forma lors de la séparation d'avec Laconnex en 1850. On remarquera que l'écu adopté n'est ni français ni suisse mais de type espagnol ou flamand, et que la queue du lion est blasonnée fourchue. (http://www.soral.ch/index.php/accueil/armoiries ])
  8. Une étude intéressante concernant saint Vincent de Paul, Chatillon-les-Dombes et ce Balthazar de Rougemont est abordée à cette adresse : http://famvin.org/fr/fondateurs%20histoire/CHATILLON/CHATILLON_BK_5.htm .
  9. Son ex-libris tel qu'on peut le lire sur les divers livres qu'il fit dons aux capucins de Bourg-en-Bresse, actuellement dans la réserve de la bibliothèque municipale, était : « La finesse du monde, c’est estre honneste homme ».
  10. http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palsri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM42000029

Références

  1. Titre de 1304 (Usuel, A.D. 01) lequel porte appendu le sceau de Pierre Jehan de Rougemont représentant un écu chargé d’un lion grimpant à gauche (c.-à-d. rampant à dextre).
  2. Armorial universel, par Jouffroy d’Eschavannes.
  3. Armorial de la Bourgogne, par Henri Beaune et Jules d’Arbaumont, 1864.
  4. a et b Armorial général du Lyonnais, Forez et Beaujolais, par Steyer, 1860.
  5. Blasons de Bourgogne tirés des armoriaux locaux, généraux et manuscrits, par Michel Marchand, 1975.
  6. a b c d et e Histoire de la Bresse, du Bugey et des familles nobles de la région, par Samuel Guichenon, 1649.
  7. Recherches historiques sur le département de l’Ain, 3e volume, par le comte de Lateyssonnière, 1838
  8. Pré-Inventaire du canton d’Hauteville (publication du Département de l’Ain, 1992).
  9. Storia ed analisi degli antichi romanzi di cavalleria e dei poemi romanzeschi di Italia, par Giulio Ferrario, 1830 (https://books.google.fr/books?id=7oBqlmwgfTkC&lpg=PA251&ots=l1S4vHbEaZ&dq=%22castello%20di%20chand%C3%A9e%22&hl=fr&pg=PA251#v=onepage&q=chand%C3%A9e&f=false ).
  10. Archives familiales de Rougemont, AD01 : E 412/413 ; AD69 : B865 ADCO.
  11. MS 2129 fonds Morin Pons BML.
  12. Archives départementales de l’Ain, archives familiales de Rougemont, cotes E 412/413.
  13. Son fils Garnier est cité en 1144 dans un cartulaire de l'église Saint-Vincent de Mâcon. Cartulaire n° 604 : "Garnerius de Rubro Monte", 1144.
  14. a et b Les Familles chevaleresques du Lyonnais, Forez et Beaujolais aux Croisades, par Antoine Vachez, 1875.
  15. Familles des Croisades du département de l’Ain, par le baron Edmond Rostaing, 1872.
  16. Histoire générale et particulière de Bourgogne, volume 3, par Urbain Plancher, 1748.
  17. Armorial général par Jouglas de Morena, 1934
  18. Notices généalogiques sur les familles genevoises : depuis les premiers temps jusqu’à nos jours, volume 1, p. 9, par Jacques Augustin Galiffe et coll., 1836
  19. Notices généalogiques sur les familles genevoises : depuis les premiers temps jusqu’à nos jours, volume 3, p. 252, par Jacques Augustin Galiffe et coll., 1836
  20. a et b Les Anciens Chanoine-Comtes de Lyon, par l'abbé Vachet, 1897.
  21. Recueil de mémoires et documents sur le Forez, par la Société de la Diana, 1881.
  22. Vie de saint Vincent de Paul, par monseigneur Louis Abelly, fin XVIIe siècle.
  23. La vie de saint Vincent de Paul : instituteur et fondateur des Prêtres de la Mission et des Filles de la Charité, par l’abbé Begat, 1787.
  24. L'impôt du sang, ou La noblesse de France sur les champs de bataille par Jean-François d'Hozier